Simon Gauzy, l’interview évènement : "Je ne sais pas si j’ai déjà mieux joué dans ma vie que contre Wang Chuqin à Doha."

Simon Gauzy, l’interview évènement : "Je ne sais pas si j’ai déjà mieux joué dans ma vie que contre Wang Chuqin à Doha."

Image : ITTF

 

Un an après Paris 2024, et une médaille olympique aux airs de couronnement de carrière, Simon Gauzy se livre sur le moment présent, son état de forme, l’évolution de son jeu, et ses nouvelles ambitions. Rencontre avec un virtuose devenu figure de sagesse plus vite qu’il ne le pensait. 

 

 

Ping Pang Effect : Nous sommes pile un an après les Jeux, quelle image gardes-tu de Paris 2024 ? Est-ce que tu es “redescendu” de ce frisson ?

 

Simon Gauzy : Tout est encore assez vif dans ma tête depuis un an, mais à force de revoir quelques images ces derniers jours, je peux dire que c’est le plus grand moment de ma carrière. Il y a l’accomplissement sportif, bien sûr, mais aussi les émotions vécues comme joueur, spectateur, supporter, c’est vraiment pour moi les deux semaines les plus intenses que j’ai pu vivre. Il n’y a toujours pas de mot pour qualifier ce qu’on a vécu. Je suis redescendu de manière inconsciente, parce qu’on joue énormément de compétitions, mais en vrai, j’espère ne jamais redescendre. Le fait d’avoir vécu ça un peu plus tard que les autres dans ma carrière, c’est encore plus appréciable, parce que forcément, j’ai vécu plus de mauvais moments. 


PPE : Y a-t-il un souvenir, une anecdote précise que tu peux nous partager ?

 

S. G. : La réponse la plus simple serait la balle de match de Félix face à Hiroto Shinozuka, mais j’ai envie de dire le jour qui a suivi la cérémonie d’ouverture. Elle était grandiose, déjà, mais le jour d’après je me suis permis d’aller voir la demi et la finale du rugby à sept, et à partir de ce moment-là, je me suis dit “wow, ah ouais c’est comme ça”. Il y avait 90.000 personnes, donc évidemment beaucoup de bruit, mais un bruit que je pense ne plus jamais entendre. Il y a eu cette prise de conscience, sur le fait que c’était bon, les Jeux étaient lancés, et que ça allait être gigantesque, même si personnellement je devais attendre encore quelques jours. Ensuite, en tant que supporter, fan de sport, français et patriote, il y a eu les deux médailles d’or de Léon Marchand lors de la même soirée. On a eu la chance d’y être avec Jules Rolland, on a pu profiter de ce moment-là en se disant qu’il s’était passé quelque chose de grand.


PPE : Tu relèves que les Jeux sont arrivés plus tard dans ta carrière que les trois autres membres de l’équipe. C’est vrai qu’on a le sentiment que c’était un encore plus grand accomplissement pour toi. Tu auras été un immense espoir pour le ping français, membre du top 10 mondial, puis quelques doutes, et finalement quand les Jeux arrivent, on te sent presque libéré de quelque chose.


S. G. : C’est clairement ça. Déjà, l’année d’avant les Jeux olympiques a été extrêmement formatrice pour moi, parce que j’ai vécu une période très compliquée du côté personnel et pas seulement sportif, j’ai dû faire face à une adversité que je n’avais pas connue en équipe de France, avec la montée d’Alexis et Félix. Il y a eu cette bataille avec Alexis pour la place de deuxième joueur en simple. Il s’est passé tellement de choses, et j’ai été très fier de la manière dont j’ai réagi, de la manière dont je me suis battu jusqu’au bout pour aller chercher cette place, puis dont je suis revenu par la suite, parce qu’à un moment, je pense que beaucoup pensaient que je n’allais pas les faire, ces Jeux. Je suis quelqu’un de très sensible à la base, je vais très haut, mais aussi très bas, donc pour moi, qui allais sur mes 30 ans, le fait de vivre ça à Paris devant ma famille, mes amis, c’était inestimable. Je pense que même une médaille d’or à Los Angeles ne sera pas aussi forte en émotion que ce qu’on a vécu à Paris. Je me dis que je peux tranquillement vivre ma fin de carrière. J’ai été très fort, mais je n’ai pas été aussi fort que Félix par exemple. Leur arrivée n’a pas été facile pour moi, mais très vite je me suis dit “ne sois pas si bête, tu peux aussi en bénéficier”, donc oui, ça a été un moment complètement dingue. 

 

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PPE : D’un point de vue extérieur, ton après-Paris 2024, c’est un jeu extrêmement libéré, plus spectaculaire que jamais, et des prises de position courageuses vis-à-vis du WTT… Est-ce qu’on a raison de penser que tu es libéré à la fois sportivement et affectivement ? Tu sembles prendre plus de plaisir que jamais à jouer au ping et en même temps, tu t’imposes comme leader d’opinion, ou en tout cas une personne dont la voix compte particulièrement.

 

S . G. : Pour la deuxième partie, très honnêtement, je ne sais pas encore. Ce qui est sûr, c’est que je suis quelqu’un d’entier, je parle souvent sans langue de bois, et il est vrai que le début du WTT a été tout bonnement catastrophique. Je pense que ça va dans la bonne direction actuellement, même s’il y a encore des choses à régler. Après, de manière sportive, ou même émotionnelle ou affective comme tu dis, je relativise bien plus facilement depuis les Jeux olympiques. Évidemment, j’ai toujours de la pression avant chaque match, et le jour où je n'en aurai plus, il faudra arrêter (rire), mais par contre, je relativise beaucoup plus. Chacun le comprend plus ou moins tard dans sa vie d’homme ou de joueur, mais j’ai enfin intégré que le plaisir était l’essentiel, à 99%. Parce que sans plaisir, je ne joue pas bien. Alors, il y a des gens qui peuvent dire “ouais, il joue pour le show”, mais ce n’est pas du tout le cas. Si je me fais plaisir, si je fais de beaux points, je sais que je vais bien jouer, et quand je joue bien, je peux battre presque tout le monde. Ça, je l’ai réalisé dans cette année préolympique, je me dis “tu prends un kiff monstrueux, c’est dans cette direction que tu dois aller”. Alors oui, parfois je fais de mauvais matchs, je ressors frustré, c’est la vie de tous les sportifs. J’ai pris une pause après les Jeux, mais depuis que je m’entraîne à nouveau, j’adore. Je gagne, je perds, je ne suis pas loin de gagner, j’ai des occasions que je ne prends pas, mais en tout cas j’en ressors très souvent avec le sentiment d’avoir tout donné, ce que je ne me disais pas avant. La défaite est plus facile à accepter. Je le ressens aussi dans la manière dont les gens me voient : je reçois énormément de messages que je ne recevais pas avant. Des choses comme “dommage, mais quel jeu incroyable”. Bien sûr, quand tu perds tu es déçu, mais ça reste un spectacle, et je suis content que les gens se lèvent devant mes matchs.


PPE : Et justement, sur l’aspect technique, il y a cette double confrontation contre Liang Jingkun, d’abord à Incheon avant les Jeux, puis à Macao où tu sors des points d’anthologie. Derrière, il y a ce que tu fais en Coupe du Monde, contre Truls Moregardh notamment, cette claquette du revers qui revient souvent et qui fait à chaque fois le tour du monde. Dans cette actualité où le ping a gagné en visibilité après les Jeux, tu as cette place particulière du Mozart, ou en tout cas du joueur spectaculaire dont on veut voir tous les matchs. Quelle est ton analyse de cet aspect purement technique, c’est le fait de reculer au bon moment pour pouvoir prendre ton revers ? C’est simplement une capacité à choisir la bonne ?

 

S. G. : J’ai toujours eu des capacités à faire de beaux points, mais là, depuis un an et demi, ça n'a jamais autant été le cas. Sur les six à douze derniers mois, à chaque fois que je fais un beau point, je me dis : “Ça, je n’en referai jamais deux”. De manière naturelle, je suis quelqu’un d’assez passif. Je suis un attaquant défenseur, on va dire. Dès mon plus jeune âge, j’étais très souvent loin de la table, en balle haute. Puis, à un moment donné, avec les coachs, on s’est dit qu'il fallait changer si je voulais atteindre les objectifs que je m’étais fixés. Ça a été très, très coûteux pour moi, j’avais conscience qu’il fallait que je change, mais aussi, je n’arrivais pas à trouver le bon équilibre. Là, je pense que depuis quelque temps, je l’ai trouvé. J’accepte le fait de reculer tout en me disant que ça va me permettre de mettre mon jeu en place. Le fait que je sache faire beaucoup de choses, que physiquement je me sente prêt et rapide me met en confiance. Et puis, il y a aussi le jeu moderne, qui a énormément évolué. Les joueurs jouent beaucoup plus vite, beaucoup plus fort, avec beaucoup plus de prises de risque qu’avant. Il y a des fois où je ne peux tout simplement pas tenir. Par exemple, quand Félix prend la balle à deux mille à l’heure, c’est compliqué de tenir pour n’importe qui. À chaque fois que je fais un coup spectaculaire, c’est vraiment que j’y crois, même si parfois ça peut sembler un peu fou. Je pense que mes partenaires d’entraînement sont moins surpris que le public, parce qu’ils voient que je fais ce genre de choses au quotidien. Il y a plein de choses que je ne sais pas faire, mais sur ça, je suis très bon.


PPE : Ça te permet aussi de gagner de la confiance pendant le match.

 

S. G. : Parfois, quand je suis mal embarqué. Par exemple, face à Lin Gaoyuan à Doha, au tout début, je me fais déboîter, puis tout d’un coup, j’arrive à faire quelques points un peu longs, et je vois directement le doute s’installer chez lui. Lui, en plus, il a des antécédents récents où il a plus de mal à finir ce genre de matchs, donc j’en ai profité. Je prends un plaisir monstrueux à jouer comme ça, même si ça ne passe pas tout le temps. Comme tu disais, face à Liang Jingkun, j’ai fait les deux plus beaux points de ma vie, mais j’ai perdu les deux matchs. Même si les deux fois, j’aurais pu, ou dû gagner. Les deux matchs étaient très différents : à Incheon avant les Jeux, c’était un match de très haute intensité parce qu’il fallait que j’aille chercher des points, et lui aussi voulait être dans l’équipe des Jeux olympiques. Puis après les Jeux, à Macao, j’y étais allé en roue libre. J’ai gagné un match sans savoir trop comment (contre Kirill Gerassimenko, ndlr), car je ne m’étais pas entraîné depuis trois semaines. J’avais fait la fête pendant deux semaines, je m’étais très, très peu entraîné, donc c’était assez incroyable de jouer à ce niveau-là. En tout cas, ce sont deux très bons souvenirs, malheureusement accompagnés de défaites.


PPE : Une petite parenthèse à ce sujet, vu qu’on parle de Liang Jingkun et de Lin Gaoyuan, est-ce que ta victoire contre Xu Xin en 2019 est à tes yeux le plus grand match de ta carrière ? 

 

S. G. : Alors, je pense qu’il y a eu des matchs où j’ai peut-être mieux joué. Notamment dernièrement contre Wang Chuqin aux Championnats du monde, je ne sais pas si j’ai déjà mieux joué dans ma vie… Ou encore ce match contre Liang Jingkun à Incheon, qui est dans mon top 5 aussi, et pourtant, je te parle de matchs que j’ai perdus. Mais la plus grande victoire de ma carrière, c’est contre Xu Xin. En plus de ça, c’était sur la table 1, la salle était pleine, et il y avait une atmosphère particulière où, au fur et à mesure des points et des sets qui défilaient, les gens sentaient que j’avais une chance, et moi aussi. Très clairement, c’est dans le top 3 des meilleurs souvenirs de ma vie, et de mes meilleurs matchs.

 

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PPE : Tu reviens en force depuis quelques mois, avec de belles performances aux deux WTT Feeder de Otocec, et avec de très belles victoires sur Lin Gaoyuan ou plus récemment sur Darko Jorgic. Tu es aujourd’hui n°32 mondial, mais tout le monde sera d’accord pour dire que tu joues au-dessus de ce classement. Est-ce que tu te sens comme un joueur piège, dans cette idée que tu peux poser des problèmes à tout le monde ? À Doha, par exemple, le match que Wang Chuqin était le plus soulagé de gagner, c’était contre toi. 

 

S. G. : Oui, je l’ai senti aussi dans la manière dont il est resté dans le match, puis dont il a célébré. Il était en difficulté, je jouais extrêmement bien, et la façon dont il a réussi à élever son niveau était absolument effarante, parce que sur cette compétition, il fallait me battre. Sans prétention, je pense en effet que je vaux mieux que le classement que j’ai actuellement, mais c’est un peu la même chose qu’au tennis : c’est en fonction des tirages, du nombre de tournois que tu joues, ça peut aller très vite. Sans rien enlever à ceux qui sont allés loin aux Contender de Lagos ou Buenos Aires, y participer signifie sacrifier une partie de son été. Après les Jeux olympiques, à chaque fois que j’ai joué, j’ai eu des tirages très difficiles comme Félix deux fois sur les Champions, l’année dernière j’avais pris Wang Chuqin au premier tour, Liang Jingkun au premier tour, ces mecs-là sont durs à battre. Je suis redescendu n°62 mondial environ, et en à peine deux mois je suis revenu aux portes du top 30, ça signifie quelque chose. J’ai battu Patrick Franziska à la Coupe du Monde, je n’étais pas loin de battre Truls Moregardh, pas loin de battre Wang Chuqin, et je bats Lin Gaoyuan et Darko Jorgic… Donc il y a quand même de belles victoires sur de gros joueurs. Je pense qu’actuellement je joue mieux, mais peut-être que dans quelque temps je jouerai moins bien tout en étant plus haut. Il y a souvent des choses un peu illogiques dans le classement actuel, en fonction des formes de chacun, des tournois et des tirages, mais après je connais mon ambition, j’ai envie de revenir dans le top 20. Je pense que si j’arrive à avoir ce niveau-là de manière régulière, j’en suis capable. Après il faut s’arracher, et il faut jouer beaucoup. En tout cas j’ai encore cette ambition. Ma personnalité fait que je me suis trouvé en tant que joueur un peu plus tard que la moyenne, mais je pense que physiquement je serai encore bon pendant quelques années, donc j’ai envie de me dire que mes meilleures années arrivent, enfin j’espère ! 


PPE : Actuellement, tu te sens bien physiquement ? 

 

S. G. : Oui très bien, mais évidemment je m’entraîne moins que quand j’avais 18-20 ans, je fais plus attention. Mais je commence à bien connaître mon corps et qui je suis, grâce à ça, j’y crois. 


PPE : On attend pour septembre ton grand “retour” en France, retour entre guillemets parce que tu n’as joué que trois ans en Pro A, de tes 15 à tes 18 ans. Pourquoi revenir, et que ramènes-tu d’Allemagne comme expérience, et comme différence avec la France ?

 

S. G. : Les deux raisons les plus importantes étaient, premièrement, de casser ma routine, car cela faisait douze ans que j’étais dans le même club. Je m’y plais énormément, il n’y a jamais eu de problèmes, donc je ne pars pas du tout pour une raison de ce type. Tant que je gardais ce niveau-là, je pense que j’aurais pu rester à vie dans ce club tellement il y a d’attaches : ma famille est là, j’y ai rencontré ma compagne, mes deux enfants sont nés aux alentours d’Ochsenhausen… C’est donc un village qui me sera toujours cher. Par contre, j’avais envie de me redonner un coup de boost, de me botter un peu les fesses parce qu’il va y avoir de la concurrence en France dans les prochaines années. L’autre raison est que j’avais justement l’impression de passer à côté de ce « boom pongiste » en France. L’élan que les résultats récents ont apporté au ping français est extraordinaire ; ce qu’Alexis et Félix ont apporté au ping français est extraordinaire. J’ai envie de profiter de cette atmosphère, de cette ferveur autour du sport, car finalement on ne voit plus seulement le ping comme un sport de camping. J’en suis très fier, même si ça ne m’a jamais vraiment touché personnellement. Je voulais profiter de tout ça, et de ce que j’ai compris, les gens sont aussi très heureux que je revienne jouer en France. Ensuite, par rapport à ce que je ramène d’Allemagne, commençons déjà par quinze ans de carrière professionnelle. J’ai commencé très tôt : mes premiers contrats professionnels datent de mes 14-15 ans. J’étais parti en Allemagne justement pour changer la routine que j’avais avant, et j’y ai découvert un pays où les clubs sont bien plus professionnels qu’en France. Quasiment chaque club dispose d’une structure professionnelle d’entraînement, ce qui est totalement différent de ce qui existe en France. Les clubs n’y dépendent pas exclusivement des collectivités pour leur budget annuel. En France, hormis Hennebont et peut-être un ou deux autres, ce sont surtout les collectivités qui aident financièrement les clubs à s’en sortir, et à recruter des joueurs. En Allemagne, par exemple, notre club actuel est situé dans une toute petite ville de 10.000 habitants, et pourtant il ne reçoit pas un euro de la mairie. Tout repose sur les sponsors. Cela crée une pression différente : le club nous fait ressentir qu’il faut obtenir certains résultats pour garder ces sponsors. C’est une mentalité que je ne connaissais pas, et que je ne retrouve pas encore en France. Il y a aussi eu la présence de Timo Boll, qui a été un véritable symbole pour l’Allemagne aux Jeux olympiques, porte-drapeau, etc. Ce sont des choses actuellement impensables en France, même si j’espère que cela changera à l’avenir. D’ailleurs, avec le fait que Timo Boll ait arrêté et que Dimitrij Ovtcharov prenne de l’âge, le nombre de licenciés a diminué. Quand je suis arrivé en Allemagne, il y avait presque un million de licenciés ; aujourd’hui, on en compte entre 650.000 et 700.000, donc il y a eu une baisse notable. Mais la popularité du ping reste plus importante en Allemagne, les salles sont quasiment pleines partout et les clubs sont très professionnels.


PPE : Quand tu voyages pour une compétition, as-tu des routines particulières, des fétiches que tu reproduis ?

 

S. G. : Alors, pas vraiment de fétiche, mais même si j’apprécie beaucoup la vie de groupe, j’aime aussi être tout seul. J’ai eu mon premier enfant assez jeune, à 24 ans, donc quand je suis à la maison, il se passe toujours quelque chose et je ne suis jamais seul. Je suis soit avec ma compagne soit avec mes enfants, je passe le plus de temps possible avec eux. Donc quand je voyage, je suis souvent avec mes écouteurs, soit j’écoute de la musique, un podcast, soit je regarde des vidéos YouTube ou des séries sur Netflix. Il y a des moments où j’ai envie de m’instruire de certaines choses, donc je vais lire un livre, mais il y a aussi des fois où j’ai envie de regarder des conneries, comme n’importe qui. J’ai ma routine avant chaque compétition, avant les voyages, pendant les voyages, et je sais ce que j’aime faire vu que je voyage énormément. Par exemple, on a souvent accès au lounge dans les aéroports, donc ça nous permet de bien manger, parce que c’est aussi des moments où l’on peut faire de gros écarts, le McDo est assez facile ! Donc voilà, ça me permet aussi de me cadrer.

 

Image : WTT


PPE : Comme d’autres, on veut en savoir plus sur tes goûts. Quelles musiques écoutes-tu pour te donner la pêche avant les matchs ?

 

S. G. : Alors en ce moment, et sur les derniers mois, il y a une musique que j’écoute très souvent juste avant mes matchs. Je suis très superstitieux, donc je préfère écouter toujours la même chanson. C’est un peu violent, par contre : c’est Zoo de Kaaris. J’adore de plus en plus le rap français de ces dernières années, donc j’en écoute énormément, et pas seulement du mainstream. Je découvre aussi des artistes un peu moins connus du grand public. À côté de ça, quand je voyage, j’aime énormément écouter les Red Hot Chili Peppers de manière plus posée, notamment dans l’avion. Parce que je n’écoute pas trop Kaaris quand j’ai envie de m’endormir ! Mais avant les matchs, ça me donne justement ce petit supplément d’agressivité dont j’ai besoin.


PPE : Tu disais écouter des podcasts aussi ?

 

S. G. : Oui beaucoup, mais que sur le sport. Je suis un énorme fan de sport, donc j’écoute des podcasts de foot, tennis, basket… Il y a aussi les médias un peu moins spécialisés, qui parlent de tout. En ce moment, je suis sur le Tour de France. Je ne suis pas forcément un fan de cyclisme, mais j’adore en apprendre plus sur de nouveaux sports.


PPE : Des films et séries ?  

 

S. G. : Alors des films, je n’en regarde pas beaucoup, par contre les séries j’en regarde énormément. J’en connais vraiment beaucoup, un peu trop même, parfois je regarde de bons navets ! 


PPE : Le format des séries semble mieux adapté au rythme de vie d’un sportif comme toi. Les épisodes sont courts et nombreux, donc j’imagine que ça te donne une plus grande flexibilité ? 

 

S. G. : Je suis totalement d’accord. Je trouve que c’est plus simple, et encore plus en tant que papa, parce que je ne me couche pas trop tard, du coup. Dernièrement, j’ai regardé les deux dernières saisons de Squid Game, que j’ai adorées, j’attends avec impatience Alice in Borderlands qui va arriver bientôt normalement, et la dernière saison de Stranger Things. Une de mes séries préférées est Ozark aussi, qui est un peu moins connue du grand public, mais que j’ai vraiment adorée. J’ai regardé House of Cards sans finir la dernière saison, et j’ai aussi vu Dark, la série allemande.


PPE : Tes livres de chevet ?

  

S. G. : Je lis exclusivement des romans policiers, des thrillers, souvent d’auteurs islandais, notamment d’un qui s’appelle Arnaldur Indriðason, j’adore tous ses livres. Sinon, un peu plus jeunes je lisais des autobiographies, mais ça me tente moins maintenant, il y en a un peu trop, et elles ne me semblent pas toutes pertinentes.


PPE : Et enfin, en lifestyle, quels sont les vêtements que tu aimes porter de manière générale, quand tu ne portes pas ton sponsor.

 

S. G. : Alors, il y a deux marques que j’aime énormément, dont une Française : The Kooples. Sinon, habitant en Allemagne, j’aime bien Hugo Boss. Il y a pas mal de marques que j’aime bien, du semi luxe on va dire, je ne vais pas sur du Balenciaga ou du Gucci, etc. J’aime bien la mode, mais à des prix abordables.


PPE : Est-ce qu’on peut espérer te voir au Champions de Montpellier ?

 

S. G. : Il va falloir que je garde ce classement, peut-être que je remonte encore un petit peu pour être sûr d’y être, mais évidemment c’est mon objectif d’être à Montpellier et à Francfort, et j’aimerais ne pas jouer un Français cette fois, ou en tout cas pas Félix ! Clairement, après l’engouement des Jeux, je crois que j’aurais préféré jouer Lin Shidong l’année dernière. Il y a un autre gros objectif : aller chercher une médaille d’or aux Championnats d’Europe par équipes. Je pense qu’on a actuellement une équipe extrêmement forte. Par contre, derrière Alexis et Félix, il reste quatre joueurs pour seulement trois places, donc on verra bien qui y sera, mais quoi qu'il arrive, l’équipe est très entraînante. Je pense que les gens ont hâte de suivre ça. 


Propos recueillis par Jérémie Oro, le 28 juillet.