Vers une “nouvelle ère” : le grand mea culpa du WTT

Vers une “nouvelle ère” : le grand mea culpa du WTT

Image : WTT

 

La commission exceptionnelle ayant travaillé sur les revendications des joueurs pendant le Singapore Smash a rendu son rapport. Voici ce que le WTT va changer à compter du Champions de Incheon en avril.

 

Ça y est, ça bouge enfin. Il fallait que les trois meilleurs pongistes du monde claquent la porte pour que le WTT repense de fond en comble les conditions de travail qu’il impose aux joueurs et joueuses depuis ses débuts. C’est dire l’influence acquise au fil du temps par Chen Meng, Fan Zhendong et Ma Long. Voici leur legs à leurs anciens adversaires et au futur du circuit mondial : une « nouvelle ère audacieuse » selon les mots du WTT. On vous résume ce qui va changer à partir du Champions de Incheon, qui commence non sans ironie le 1er avril.

 

Un assouplissement des règles en Smashes et Champions

Pour permettre aux athlètes d’organiser leur emploi du temps sans l’épée de Damoclès des amendes au-dessus d’eux, le WTT a décidé de supprimer l’obligation de participation aux Smashes. À partir de celui de Las Vegas, ils et elles seront désormais invités, sans pénalité en cas d’absence ou de forfait. Concernant les six Champions, la participation des 32 meilleurs joueurs et joueuses reste obligatoire sur le principe, mais avec désormais deux dérogations offertes par saison. 

 

Un million de dollars de prize money supplémentaires

Pour répondre à la première annonce d’augmentation, jugée insuffisante, le WTT a annoncé une hausse globale des prize money d’un million de dollars. 500.000 pour les circuits double et double mixte, répartis entre les Smashes (50 .000$ chacun), Star Contender (25.000$), Contender (15.000$) et 500.000 pour le prestigieux WTT Finals. Par ailleurs, remporter tel ou tel tournoi rapportera désormais une part plus importante du cash prize global (15% contre 7% en moyenne aujourd’hui).

 

Le Ticket d’or

C’est l’appel du pied de l’année. Le rappel, plutôt. Le WTT a décidé d’offrir aux médaillés d’or olympique une invitation exceptionnelle aux quatre Smashes et aux six Champions qui rythment la saison, valable quatre ans après l’obtention de leur médaille. En d’autres termes, jusqu’aux JO de Los Angeles, Ma Long, Fan Zhendong et Chen Meng pourront revenir jouer les trouble-fêtes quand ils le souhaiteront. Vers un grand rassemblement au China Smash ? 

 

Un peu plus de matchs en 4 sets gagnants

Dans un souci de cohérence et d’uniformisation des modèles de compétition, le WTT songe aussi à augmenter le nombre de matchs au meilleur des sept manches (format des Mondiaux et des JO). Rappelons que les Smashes se jouent en trois sets gagnants jusqu’aux huitièmes de finale inclus, et les Champions jusqu’en quarts inclus, avant de passer aux quatre sets. Le but est de rendre le circuit plus palpitant pour le public, et plus épanouissant pour les joueurs. 

Présidente de l’ITTF, Petra Sörling s’est félicitée de toutes ces mesures fortes : "Les joueurs sont au cœur de tout ce que nous faisons, et nous nous engageons à écouter leurs commentaires. Je suis ravi de voir World Table Tennis mettre en œuvre ces changements positifs, démontrant notre capacité collective à répondre aux préoccupations de manière authentique, collaborative et rapide." Et Liu Guoliang, directeur général du WTT, d’ajouter : "Les commentaires des joueurs et des parties prenantes ont été précieux pour réaffirmer notre engagement à faire évoluer continuellement la série WTT. Ces changements reflètent notre volonté de rendre le tennis de table plus passionnant, plus gratifiant et plus centré sur les joueurs."

Ces dispositions feront-elles revenir sur le circuit les trois champions olympiques ? Rien n'est moins sûr. Leur Ticket d'or leur permet de passer faire un coucou en Champions ou en Smash tout en restant en dehors de la mêlée. Une place confortable, qui les garde loin de la pression du classement mondial et leur confère un pouvoir certain sur celui-ci. Définitivement, ils sont sur leur planète, et tous les autres sur la leur.