WTT Feeder Prishtina : Camille Lutz brille, le Japon survole les débats

WTT Feeder Prishtina : Camille Lutz brille, le Japon survole les débats

Image : WTT

 

Du 3 au 7 juin, la ville de Pristina accueillait une étape du WTT Feeder. Plusieurs Français étaient en lice, avec des résultats globalement positifs malgré quelques déceptions. Camille Lutz s’est particulièrement illustrée en atteignant la finale du simple dames. Mais c’est le Japon, emmené par la défenseuse Hitomi Sato et le prodige de 15 ans Ryuusei Kawakami, qui a largement dominé la compétition.

 

 

Camille Lutz, finaliste et revancharde

En difficulté depuis plusieurs mois sur le circuit mondial, Camille Lutz (183e au classement avant le tournoi) a signé un véritable retour en forme à Prishtina. Championne de France 2024, l’Alsacienne a engrangé 45 précieux points grâce à une place en finale, lui permettant de réintégrer le top 150 mondial. Mais au-delà des chiffres, c’est la manière qui impressionne. Dès le premier tour, malgré un début poussif, elle renverse la Tunisienne Ece Harac avec autorité (3-11, 11-4, 11-5, 11-3). En seizièmes de finale, elle frappe un grand coup en dominant sèchement la Croate Lea Rakovac, pourtant classée 81e mondiale (11-8, 11-6, 11-9). Le lendemain, elle enchaîne avec deux performances maîtrisées : d’abord face à la Sud-Coréenne Choi Nahyun (280e), balayée 3-0 (11-6, 11-1, 11-6), puis contre la Chilienne Paulina Vega (121e), écartée en quatre sets (11-5, 7-11, 11-5, 11-6).

C’est en demi-finale que Camille signe sans doute l’un des plus beaux matchs de sa jeune carrière. Opposée à la redoutable Japonaise Sakura Yokoi, 29e mondiale, elle démarre tambour battant et mène 2 manches à 0. Mais Yokoi réagit et recolle à 2-2. Dans un dernier set irrespirable, Lutz sauve une balle de match, s’en procure une à son tour, avant de conclure 13-11 dans une ambiance électrique. En finale, la marche était cependant trop haute face à la défense impénétrable de Hitomi Sato (50e mondiale), qui s’impose sans trembler (11-3, 11-2, 11-2). Malgré cette défaite, Camille Lutz repart du Kosovo avec de précieux repères, une belle moisson de points, et surtout une dynamique relancée pour la suite de l’année.


Des résultats en demi-teinte pour les Français

En simple, les performances tricolores ont été contrastées. Joe Seyfried et Vincent Picard se sont arrêtés en huitièmes de finale, tous deux battus en trois manches respectivement par Elias Ranefur (futur finaliste) et Csaba Andras. Avant cela, Picard s’était illustré avec une belle victoire en quatre sets sur Jinbao Ma, 105e mondial. Grosse déception en revanche pour Simon Gauzy, tête de série n°1, qui a chuté dès les seizièmes face à l’Espagnol Juan Perez (156e) au terme d’un match accroché en cinq manches. Même constat pour Jules Rolland, surpris par le jeune Japonais Ryuusei Kawakami (15 ans, 363e mondial), futur demi-finaliste.

Rémi Betelu et Irvin Bertrand, eux, n’ont pas passé le premier tour, tandis que Flavio Mourier, engagé en qualifications, a terminé 2e de sa poule et n’a pas accédé au tableau principal. Chez les dames, Audrey Zarif a atteint les huitièmes de finale, éliminée logiquement 3-0 par la tête de série n°1. Au tour précédent, elle avait toutefois signé une belle victoire contre la Japonaise Sakura Aoi (292e mondiale). En double, le bilan est tout aussi mitigé. Jules Rolland et Irvin Bertrand ont été battus d’entrée, tandis que Vincent Picard et Joe Seyfried ont atteint les quarts de finale. Même résultat pour la paire Camille Lutz – Audrey Zarif, qui s’est arrêtée en quart également.


Le Japon, rouleau compresseur du tournoi

Avec quatre titres remportés et l’émergence éclatante de Ryuusei Kawakami, 15 ans, la délégation japonaise a littéralement survolé le WTT Feeder de Prishtina. Preuve de la profondeur de son vivier, le Japon s’est imposé dans presque toutes les catégories, confirmant une domination à la fois technique et mentale. En simple messieurs, c’est Kazuhiro Yoshimura (247e mondial) qui a créé la surprise en s’adjugeant le titre. Solide tout au long du tournoi, il a notamment écarté Csaba Andras (133e) puis le Taïwanais Chang Yu-An (74e) en demi-finale. En finale, il s’impose en cinq manches accrochées (11-9, 11-8, 9-11, 6-11, 11-6) face à Elias Ranefur, l’un des artisans du maintien de Roanne en Pro A. À 28 ans, Yoshimura prouve qu’il n’a pas dit son dernier mot sur la scène internationale.

Chez les dames, Hitomi Sato a survolé le tableau. La défenseuse n’a concédé qu’un seul set — en quart de finale face à sa compatriote Kaho Akae — avant de s’imposer en finale face à Camille Lutz. Il s'agit déjà de son quatrième titre en WTT Feeder cette saison. Sato a également brillé en double dames, qu’elle a remporté aux côtés de Sakura Yokoi, autre figure montante du ping japonais. En double messieurs, la paire Kazuki Yoshiyama – Ryuusei Kawakami s’est montrée impériale. Mais c’est surtout le parcours individuel de Kawakami qui a impressionné. Classé 363e mondial, le jeune prodige a remporté sept matchs pour une seule défaite. Sorti des qualifications sans concéder le moindre set, il a ensuite éliminé Jules Rolland, puis l’expérimenté Norvégien Borgar Haug (82e mondial), et enfin Yuhi Sakai (158e), avant de céder en demi-finale face à Elias Ranefur, au terme d’un duel très accroché en cinq manches. À seulement 15 ans, Kawakami s’impose déjà comme un talent à suivre de très près.