WTT Champions Montpellier : une célébration du ping européen

WTT Champions Montpellier : une célébration du ping européen

Image : WTT

 

Premier tournoi WTT couvert sur place par Ping Pang Effect, le Champions de Montpellier a réaffirmé sa singularité dans le paysage des events internationaux, du fait de son public en premier lieu, mais aussi de l’exceptionnel niveau affiché par les pongistes européens. 

 

C’est tout un symbole : ce mardi, la mise à jour du classement mondial a vu Sabine Winter faire un bon de dix places, pour se hisser au seizième rang mondial et s’affirmer comme la joueuse non asiatique la mieux classée. Il faut dire que l’Allemande, première européenne a parvenir à se qualifier en finale d’un Champions du WTT, fut non seulement la révélation du tournoi, mais aussi et surtout son visage, son incarnation dans l’aire de jeu : un évènement à part, au rythme ébouriffant, gorgée de surprises et autres coups d’éclat. Ce n’est pas nous qui le disons, mais les joueurs et joueuses passés à notre micro. Sabine Winter a beau avoir perdu en finale contre une Wang Yidi déchainée à la belle, c’est son système de jeu aussi spectaculaire qu’unique qui a emporté l’adhésion générale. On risque de voir pas mal d’anti-top se balader dans les compétitions locales.

Dans le tableau masculin, c’est un Truls Moregardh sensationnel qui s’est imposé, au terme d’une dernière journée qui l’a vu assoir sa domination d’abord face à Alexis Lebrun en demi (4-1), puis Sora Matsushima en finale (4-0). Une performance de très haut pour celui qui fut, dès la fin des quarts de finale, la dernière tête de série d’un tournoi qui a connu de nombreux rebondissements. À commencer par l’élimination au premier tour de Hugo Calderano (tête de série 1) face à Kanak Jha, qui a résonné comme un coup de canon. Benedikt Duda, Xiang Peng, puis un tour plus tard Félix Lebrun et Tomokazu Harimoto, finalistes l’année dernière, ont subi la loi de Montpellier. Personne n’était à l’abri.


Deux tableaux, deux physionomies, un constat

Ce qui frappe avec ce Champions, c’est que de deux manières très différentes, les deux tableaux on dit la même chose : le ping européen est le plus créatif et prolifique du moment. En l’absence du gros de la délégation chinoise, nous avons pu assister à une immense variété d’affiches et de styles de match, notamment chez les messieurs, où cinq Européens (pour quatre nations différentes) ont joué les quarts de finale : Alexis Lebrun, Simon Gauzy, Dang Qiu, Darko Jorgic et Truls Moregardh. Ils étaient trois à jouer les demi-finales, à l’instar de l’Europe Smash. C’est donc par le nombre et la diversité de systèmes de jeu – aucun des cinq joueurs cités n’a le même grand point fort – que l’Europe a brillé chez les messieurs, jusqu’à la victoire du Suédois. Du côté des dames, ce n’est pas le nombre, mais la virtuosité d’une seule qui a montré la dynamique actuelle du vieux continent. 

En quart, seule Sabine Winter le représentait, face à sept Asiatiques, elle est pourtant la première à s’être offert une balle de championnat qui aurait pu tout changer. On rappelle qu’elle a 33 ans, et qu’elle a changé radicalement de style (l’anti-top en revers) il y a à peine un an pour retrouver une dynamique dans sa carrière. Comme quoi, il n’est jamais, jamais trop tard pour faire évoluer son jeu et atteindre de nouveaux sommets. Match après match, l’Allemande a fait trembler une Infinity Arena conquise par son style et sa ténacité. En témoigne son quart de finale sidérant contre la hongkongaise Doo Hoi Kem, où, menée 3-0, elle a tout renversé pour s’imposer 4-3, au terme de ce qui restera comme le plus grand match du tableau féminin, aux côtés sans doute d’une autre remontada, celle d’Alexis Lebrun face à Tomokazu Harimoto, en huitième. On a tout eu à Montpellier, passé du tournoi des Lebrun, au tournoi des Européens. Ça nous va.