Honoka Hashimoto, la muraille d’Aichi qui fait vibrer le ping mondial

Honoka Hashimoto, la muraille d’Aichi qui fait vibrer le ping mondial

Image : WTT

 

Avec seulement neuf compétitions jouées sur les douze derniers mois, Honoka Hashimoto a réussi un exploit rare : atteindre la douzième place mondiale. Lors du dernier Europe Smash, elle a captivé le public par ses défenses impossibles et ses contres de revers foudroyants. En quart de finale, elle s’est inclinée face à Wang Manyu, après 1h15 de combat (4-2). (Re)découvrez cette joueuse talentueuse.

 

 

Ce qui frappe chez Hashimoto, c’est la rapidité de sa progression. Classée aujourd’hui 12ᵉ mondiale, elle n’a disputé que neuf compétitions sur l’année écoulée. Neuf tournois qui ont suffi pour la voir soulever deux trophées – à Taiyuan où elle a surclassé 4-0 Zhu Yuling, puis à Lagos – et atteindre une finale à Chennai face à Miwa Harimoto. En moins d’un an, elle est devenue la 4ᵉ Japonaise au classement mondial, s’imposant comme l’alternative majeure aux stars offensives qui dominent habituellement le circuit.


Un style qui captive

Hashimoto n’est pas une joueuse comme les autres. Son jeu de défense, rare à ce niveau, s’appuie sur un picot mi-long en revers qui lui permet de varier les trajectoires, et de désarçonner ses adversaires. Mais à la différence des défenseurs contemporains, elle a développé une arme redoutable : le contre-top de revers, exécuté avec une précision chirurgicale, et souvent synonyme de point gagnant. Résultat : ses matchs se transforment en spectacles. Chaque échange devient une bataille d’endurance et d’intelligence, où la Japonaise semble puiser dans une énergie inépuisable pour renvoyer l’impossible.

En Suède, Hashimoto a montré l’étendue de son talent. Après avoir balayé Margaryta Pesotska puis Qian Tianyi (n°19 mondiale), elle a signé l’un des plus beaux exploits du tournoi : un succès 3-1 contre Wang Yidi (n°5 mondiale), son deuxième de rang. Une victoire conclue sur une balle de match d’anthologie, disputée pendant plus de quarante secondes. En quart, elle n’est pas passée loin d’emmener à la belle la n°2 mondiale Wang Manyu (4-2), ayant souvent mené les débats, et tenu l’intensité nécessaire à faire douter l’une des meilleures joueuses du monde.


Une force aussi en double

Hashimoto n’est pas seulement une joueuse de simple. Depuis près de dix ans, elle s’impose également comme l’une des spécialistes mondiales du double. Médaillée de bronze aux Championnats du monde 2019 avec Hitomi Sato, elle a collectionné les titres en Feeder, Contender et Star Contender. Sa capacité à défendre tout en soutenant son partenaire en fait une alliée de choix. Sa victoire au WTT Finals 2024 avec Hitomi Sato a confirmé ce statut de référence dans la discipline. Plus récemment, elle a même ajouté un titre en mixte à son palmarès avec Satoshi Aida, preuve de sa polyvalence et de sa constance.

Dans un monde du ping dominé par les attaquantes chinoises et japonaises, Hashimoto incarne un souffle nouveau. Elle fait revivre la tradition défensive, mais en y ajoutant une dimension moderne et spectaculaire. À 27 ans, elle séduit le public par son sourire, son énergie et son style unique. Chaque match devient une démonstration que la défense peut encore faire trembler les meilleures, et surtout captiver les spectateurs. On ne compte plus le nombre de ses points qui finissent dans les best of depuis son ascension. Jusqu’où peut-elle aller ? Si elle maintient ce rythme, le Top 10 mondial semble à portée de main. Match après match, la “Muraille d’Aichi” fait vibrer le monde du ping, rappelant que même si l’attaque est la meilleure des défenses, la défense peut être la plus belle des attaques.