China Smash : la Chine reçoit 5 sur 5

China Smash : la Chine reçoit 5 sur 5

Image : WTT

 

À Pékin, le China Smash a reconfirmé la bonne santé du ping chinois, malgré la concurrence internationale. Wang Chuqin s’est offert un triplé historique, simple, double et mixte, tandis que Wang Manyu prend le dessus sur Sun Yingsha dans un duel féminin de haut vol. Retour sur une semaine dominée par l’excellence locale.

 

 

Wang Chuqin, l’homme de tous les titres

Il était attendu, il a répondu présent. Dans une enceinte du Shougang Park survoltée, Wang Chuqin a régné sans partage. Tête d’affiche du tournoi, le Chinois a réalisé un triplé historique en s’adjugeant les titres en simple messieurs, double hommes et double mixte. Une performance rarissime qui confirme sa domination totale sur la scène mondiale.

En simple, Wang Chuqin a livré une finale expéditive face au Français Félix Lebrun (4–0 : 11–7, 11–2, 11–5, 11–7). Impérial au service, tranchant en topspin, il n’a laissé aucune marge à son jeune rival, pourtant auteur d’un parcours remarquable. Le champion chinois avait ouvert son tournoi par une victoire tranquille face à Woojin Jang (3–0), avant de connaître une alerte précoce contre le Polonais Milosz Redzimski (3–2). Ce match piège lui a servi d’électrochoc : la suite du parcours a été plus linéaire, avec des succès maîtrisés contre An Jaehyun (3–0) et Sora Matsushima (4–1). Mais c’est bien en demi-finale que Wang Chuqin a frôlé l’élimination. Mené 3 manches à 1 par Xiang Peng, puis acculé dans les sixième et septième sets, il a su trouver les ressources pour inverser le cours du match. Ce succès arraché au mental a été le tournant de son tournoi. Plus fort, plus lucide, il a ensuite déroulé une finale maîtrisée, bouclant une semaine parfaite.

 

Félix Lebrun, le “retour” du prince : un parcours qui fait taire les critiques

Sous le feu des critiques depuis plusieurs mois, Félix Lebrun a répondu à Pékin avec panache et autorité. On lui reprochait un manque de constance dans les grands rendez-vous, et une difficulté à franchir le cap face aux ténors chinois. Ce China Smash 2025 a balayé ces doutes : le Montpelliérain a livré une campagne magistrale, marquée par des victoires de prestige et un jeu retrouvé.

Dès son entrée en lice, il a imposé sa loi avec une victoire nette 3–0 contre Aditya Sareen. Il a ensuite livré une bataille acharnée contre le jeune Chen Yuanyu (3–2), dans un duel d’une intensité rare. Les tours suivants ont confirmé sa montée en puissance : victoire sans bavure face au Roumain Eduard Ionescu (3–0), puis triomphe en quarts contre Chen Junsong (4–2), au terme d’un match référence.

En demi-finale, face à Lin Shidong, Félix a franchi un nouveau cap. Il a dominé l’un des plus prometteurs espoirs chinois (4–2), en affichant un sang-froid et une maturité tactique qui lui avaient parfois échappé. La finale face à Wang Chuqin (0–4) rappelle que le sommet est encore escarpé, mais le contenu reste extrêmement encourageant. Félix a désormais prouvé qu’il pouvait enchaîner les victoires au plus haut niveau et tenir tête aux meilleurs.

 

Wang Manyu reprend le trône

En simple dames, la finale 100 % chinoise opposait Sun Yingsha, numéro 1 mondiale et double championne du monde, à Wang Manyu, n°2 et éternelle rivale. Leur neuvième duel en finale internationale a tenu toutes ses promesses.

Après un premier set arraché par Sun Yingsha (12–10), Wang Manyu a su inverser la tendance par une montée en intensité et une gestion chirurgicale des échanges. Elle s’impose 4–2 (10-12, 11-7, 11-9, 11-5, 8-11, 11-2) au terme d’un combat rythmé par les changements de stratégie et les points spectaculaires. Ce titre signe la revanche de Wang Manyu, battue lors de l’édition précédente.

 

Les doubles sous contrôle chinois

La suprématie chinoise s’est également exprimée dans les tableaux de double. En double messieurs, Wang Chuqin et Lin Shidong ont dominé le tournoi de la tête et des épaules. Leur puissance conjuguée et leurs schémas parfaitement synchronisés ont étouffé toutes les oppositions. En double dames, le duo Wang Manyu / Kuai Man a déroulé un parcours sans faute, imposant une pression constante en remise et un jeu d’attaque implacable. Enfin, en double mixte, la paire vedette Wang Chuqin / Sun Yingsha a confirmé son statut de référence mondiale, ne concédant qu’une seule manche sur l’ensemble du tournoi. Complémentaires, explosifs et précis, ils incarnent la domination chinoise dans toutes les disciplines.

 

Les Bleus en ordre de bataille : des signaux forts à Pékin

Derrière le parcours éclatant de Félix Lebrun, la délégation française a livré un tournoi globalement encourageant, marqué par plusieurs prestations solides. En qualifications, Charlotte Lutz s’est distinguée par un triple succès face à Ana Codina, Camille Lutz et Sarah De Nutte, avant de rallier le tableau principal. Audrey Zarif et Camille Lutz, battues au deuxième tour, ont également montré de bonnes choses.

Dans le tableau principal, Simon Gauzy a débuté fort avec un succès net sur Kirill Gerassimenko (3–0), avant de céder face au Brésilien Hugo Calderano. Flavien Coton, révélation tricolore, a signé des victoires éclatantes face à Xu Yingbin (3–0) et Feng Yi-Hsin (3–2), avant de tomber honorablement en huitièmes contre Xiang Peng (1–3). Thibault Poret, auteur d’un match plein contre Huang Youzheng, a manqué de peu l’exploit face à Chen Junsong (2–3).

Chez les dames, Prithika Pavade a passé un tour en dominant Amy Wang (3–1), avant de s’incliner face à Satsuki Odo. Jianan Yuan, malchanceuse au tirage, a été éliminée par Hina Hayata dès son entrée en lice. En double, Alexis et Félix Lebrun ont atteint les quarts de finale, en battant facilement Zelinka/Pistej (3–0) avant de céder face aux Japonais Matsushima/Togami (1–3). Prithika Pavade et Adriana Diaz ont échoué de peu en huitièmes contre Samara/Szocs à la belle, tandis que les duos Lutz/Dragoman et Gauzy/Pavade ont été sortis dès le premier tour malgré de belles séquences.