Sabine Winter : un parcours hors normes et une première historique

Sabine Winter : un parcours hors normes et une première historique

Image : WTT

 

Dimanche soir, le public de la Sud de France Arena a vibré comme rarement. Sabine Winter, l’Allemande au jeu atypique et à la combativité désormais légendaire, a écrit une page de l'histoire du WTT, devenant la première européenne à disputer une finale de Champions simple dames.

 

Des débuts solides et une montée en puissance

Le tournoi de Sabine Winter avait commencé sur de bonnes bases, avec un succès convaincant en 16e de finale face à Ying Han (3-1, 11-13, 11-4, 11-5, 11-6). Face à une compatriote toujours redoutable dans les échanges défensifs, la joueuse de 33 ans avait déjà montré sa capacité à inverser le cours d’un match après un premier set perdu.

En 8e de finale, la machine s’est emballée. En un peu plus de 16 minutes, l’Allemande a balayé la Roumaine Bernadette Szocs (11-3, 11-5, 11-5). Solide, agressive, intraitable au service et en remise, Sabine Winter donnait le ton.

 

Une remontée stratosphérique

Mais c’est en quart de finale que le public de Montpellier est tombé amoureux de Sabine Winter. Opposée à Doo Hoi Kem, la joueuse allemande s’est retrouvée menée 0-3 (9-11, 8-11, 9-11). La plupart des spectateurs voyaient déjà la Hongkongaise filer vers la demi-finale. C’était sans compter le mental d’acier de Winter.

Point après point, set après set, elle est revenue, sauvant une balle de match à 9-10 dans le sixième jeu avant de déclencher une remontée d’anthologie. Portée par une Sud de France Arena en ébullition, elle renversait totalement la rencontre (11-9, 11-5, 13-11, 11-4) pour s’imposer 4-3 au terme d’un thriller haletant.

A notre micro, l’Allemande avait déclaré : “à 3-0, je suis resté concentré, j’ai pris point par point car on sait que c’est seulement fini quand c’est fini. J’ai saisi la petite chance qu’il restait et cela a fonctionné. Et puis, je n’ai jamais joué dans une telle atmosphère, ça aide à mieux jouer et à retourner le match. C’est un souvenir que je ne vais jamais oublier.

Ce succès n’était pas seulement une victoire : c’était une première historique. Jamais auparavant une joueuse allemande n’avait atteint le dernier carré d’un tournoi WTT Champions.

 

L’apothéose : une finale historique

En demi-finale, Sabine Winter a confirmé son état de grâce en dominant la Sud-Coréenne Shin Yubin, 14e mondiale, sur le score net de 4-1 (11-7, 11-2, 11-8, 8-11, 11-6). Un match plein de maîtrise, où son sens du rythme et ses variations anti-top ont totalement déstabilisé la jeune star asiatique. Sabine Winter atteignait ainsi sa première finale WTT Champions, parcours qu’aucune européenne n’avait fait avant, une récompense méritée pour sa régularité et son mental exemplaire. 

Dimanche soir, la tension était alors à son comble pour la grande finale face à la Chinoise Wang Yidi, troisième tête de série. Sabine Winter démarrait en feu, menant 2-0 après deux sets maîtrisés (11-8, 12-10). Grâce à son anti-spin redoutable et à une lecture du jeu impeccable, elle prenait l’ascendant sur une Wang Yidi visiblement frustrée.

Mais la championne chinoise réagissait avec autorité, revenant à 2-2 (11-5, 11-4). L’Allemande ne lâchait rien et reprenait les commandes dans un cinquième set flamboyant (11-6), avant de se procurer une balle de match dans le sixième. À un point du titre, Sabine Winter voyait pourtant Wang Yidi sauver l’impossible et recoller à 3-3 (12-10). Le set décisif allait être d’une intensité folle. Sabine Winter menait 7-4, poussant son adversaire au bord de la rupture. Mais l’expérience et le sang-froid de la Chinoise faisaient la différence. Wang Yidi s’imposait finalement 4-3 (8-11, 10-12, 11-5, 11-4, 6-11, 12-10, 11-9), au terme d’un duel d’anthologie.

 

Un tournoi pour l’histoire

Son parcours, marqué par une résilience hors normes et une énergie communicative, restera comme l’un des plus beaux récits du tennis de table européen récent. De la victoire impressionnante sur Szocs à la remontée héroïque contre Doo Hoi Kem, jusqu’à la balle de match en finale, Sabine Winter a prouvé qu’à 33 ans, le rêve et le courage pouvaient encore renverser les pronostics, et qu’il n’est jamais trop tard pour réinventer une carrière.